SORG, A., La régionalisation du Tagesschau-Téléjournal-Telegiornale: entre l'unité nationale, le régionalisme et le progrès technique 1962-1982
La Suisse avait jusqu'en 1982 un seul téléjournal national qui était le seul "journal national" de ce pays. L'émission, traduite de l'allemand en français et italien, était destinée à toutes les parties linguistiques. Par conséquent, le soir, tous les Suisses consommaient les mêmes images d'un téléjournal suisse qui lançait un regard suisse sur le monde. Aujourd'hui, 20 ans plus tard, le regard national a été remplacé par une approche régionale. Trois téléjournaux, basés à Zurich, Genève et Lugano proposent un menu télévisé qui varie d'une région à l'autre. Ce travail se propose de retracer le "débat du téléjournal" qui passionnait la Suisse pendant plus de 20 ans : c'est la Société de Radiodiffusion et de Télévision de la Suisse romande (SRTR) qui lance le processus de séparation qui fut pénible et long au début des années 1960. D'abord, c'est le désir de l'autodétermination de la " Romandie " qui est au centre du débat. Les "Romands" réclament un téléjournal propre, destiné à la minorité linguistique. La direction générale de la Société suisse de Radiodiffusion et Télévision (SSR) qui est responsable du téléjournal national ainsi que les sociétés régionales autre que la SRTR sont contre la régionalisation. Cette dernière, selon elles, menacerait l'unité nationale du pays. L'idée que les images télévisées puissent forger l'identité nationale a été présente dès le début du téléjournal suisse. Elle s'inscrit dans la défense nationale spirituelle, produit de la Deuxième guerre mondiale et entretenue pendant la guerre froide. Cette analyse des nombreuses études et papiers internes de la SSR démontre, que la régionalisation ne fut possible qu'à partir du moment où les promoteurs de la régionalisation avancaient de leur côté qu'un téléjournal régionalisé serait plus apte à promouvoir l'idée nationale. A une époque où la SSR essaye de renforcer l'idée suisse, ce travail rappelle un temps pas si éloigné, quand ce pays plurilingue avait un téléjournal commun. Die Schweiz hatte bis 1982 eine einzige, nationale Tagesschau, welche gleichsam die einzige "nationale Zeitung" des Landes war. Die Sendung, deren Wortbeiträge jeweils aus dem Deutschen ins Französische und Italienische übersetzt wurde, war für alle Sprachgebiete die selbe. Somit konsumierten die Schweizerinnen und Schweizer jeden Abend die identischen Bilder "ihrer" Tagesschau, die das Weltgeschehen aus einer gesamtschweizerischen Sicht darstellte. Heute, 20 Jahre später, ist die nationale Perspektive von einer regionalen Sichtweise abgelöst worden: Drei unabhängige Tagesschauredaktionen in Zürich, Genf und Lugano verfolgen eine regionale Sicht der Dinge. Die Neukonzeption der prestigeträchtigsten News-Institution mit der grössten Reichweite war heftig umstritten. Die vorliegende Studie arbeitet diese "Debatte um die Tagesschau" auf, welche die Schweiz während mehr als 20 Jahren beschäftigte. Es war die Société de Radiodiffusion et de Télévision de la Suisse Romande (SRTR), die den langwierigen und peniblen Prozess der Regionalisierung lancierte. Am Anfang stand der Wunsch nach Selbstbestimmung der "Romandie". Die "Welschen" forderten eine eigene, für ihre sprachliche Minderheit bestimmte Tagesschau. Die Generaldirektion der Schweizerischen Radio und Fernsehgesellschaft (SRG), die für die nationale Tagesschau zuständig war, sowie die anderen Regionalgesellschaften waren dezidiert gegen eine Regionalisierung, da sie die nationale Einheit des Landes gefährde. Die Idee, Fernsehbilder würden die nationale Einheit festigen, ist seit den Anfängen der Schweizer Tagesschau verbreitet. Die Vorstellung steht im Zusammenhang mit der Geistigen Landesverteidigung (ein Produkt des Zweiten Weltkriegs), die während des kalten Krieges aufrecht erhalten wurde. Die Analyse der diversen Studien und internen Unterlagen der SRG erweist, dass die Regionalisierung erst möglich wurde, als deren Befürworter ihrerseits behaupteten, eine regionalisierte Tagesschau sei besser in der Lage, die nationale Idee zu festigen. In einer Zeit, in der die SRG wieder verstärkt die "idée suisse" zu ihrem Markenzeichen macht, erinnert diese Studie an eine nicht allzu ferne Zeit, als dieses mehrsprachige Land eine gemeinsame Tagesschau hatte.